Élucid : décryptage d'un média indépendant et de son orientation politique

Élucid : décryptage d’un média indépendant et de son orientation politique

Parlons franchement. Aujourd’hui, savoir qui parle et pourquoi est presque aussi important que ce qui est dit. Dans un paysage médiatique souvent polarisé, où les mots sont pesés, les titres calibrés, et les lignes éditoriales parfois floues, Élucid fait une promesse : celle de rendre l’information à ceux qui la lisent. Ambitieux ? Certainement. Mais que cache réellement ce média ? Quelle est son orientation politique ? Et surtout, pourquoi ça compte ?

Prenons le temps de le comprendre ensemble, comme on décortiquerait un bon livre, page par page.

D’où vient Élucid ? Une histoire de blog, de crise et de conviction

Avant Élucid, il y avait Les Crises. Un blog analytique tenu par Olivier Berruyer, actuaire de formation, passionné d’économie, qui s’était donné pour mission de vulgariser des sujets complexes, avec un regard critique.

En 2021, ce blog laisse place à une ambition plus grande : Élucid, un média à part entière, sans publicité, financé par ses abonnés, et éditorialement autonome. Le but ? Offrir une lecture en profondeur de l’actualité politique, sociale et économique. Et surtout, reconnecter l’information avec l’intelligence collective.

Dès le départ, Élucid revendique une méthodologie : documenter, sourcer, analyser. C’est une réaction à ce que Berruyer dénonce comme la superficialité du traitement médiatique traditionnel.

Une ligne éditoriale claire : la connaissance comme levier citoyen

Quand on parle de « ligne éditoriale », on pense souvent à orientation politique. Mais chez Élucid, cette ligne s’affiche comme pédagogique et démocratique.

L’idée forte : mieux comprendre le monde, c’est mieux pouvoir agir sur lui. Les articles sont longs, fouillés, rigoureux. Ils préfèrent creuser une idée plutôt que de courir derrière l’actualité chaude. Les sujets abordés ?

  • Les mécanismes du pouvoir
  • Les dérives du néolibéralisme
  • La manipulation médiatique
  • L’histoire des mouvements sociaux
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Bref, un média qui fait de l’analyse critique son carburant. Et qui, sans surprise, attire un lectorat curieux, souvent déçu par les grands titres nationaux.

Élucid, à gauche ? Une vision économique très marquée

Si Élucid se prétend au-dessus des partis, son positionnement idéologique laisse peu de place au doute. Le média publie régulièrement des tribunes et des analyses critiquant :

  • Le bloc bourgeois, concept forgé par Bruno Amable, décrivant la coalition élitiste autour du projet néolibéral
  • L’Union européenne, accusée de technocratisme
  • La soumission des politiques à la finance

Ce discours, très critique envers le capitalisme actuel, s’accompagne de références régulières aux travaux d’économistes hétérodoxes. On y retrouve un certain goût pour l’économie politique à la française, plus structurante que conjoncturelle.

Mais attention : Élucid ne s’inscrit pas dans la gauche partisane. Plutôt dans une critique systémique, qui dépasse les clivages et s’adresse à tous ceux qui doutent du récit dominant.

Un média engagé, mais comment ?

Est-ce qu’Élucid fait de l’engagement ? Oui, mais pas au sens militant. Il ne s’agit pas de promouvoir un programme, mais de déconstruire.

L’engagement ici, c’est de ne pas ménager les puissants. De pointer les incohérences politiques. De dénoncer les connivences entre élites médiatiques, financières et politiques.

Ce n’est pas pour rien que certains accusent Élucid de pencher vers le complotisme. Une critique récurrente, d’autant plus vive que le média s’attaque parfois à des tabous médiatiques (rôle des ONG dans les révolutions colorées, financement étranger de certains organismes).

Mais c’est là toute l’ambivalence : Élucid peut paraître provocateur parce qu’il refuse de lisser. Il préfère poser les questions qui fâchent. Quitte à faire grincer.

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Les critiques : entre vigilance et caricature

On ne peut pas parler d’Élucid sans aborder les controverses. Son fondateur, Olivier Berruyer, a été accusé de russophilie, de complaisance avec certains récits alternatifs. Le journal Libération ou Mediapart ont consacré des pages entiers à ces accusations.

Élucid répond en insistant sur la nécessité de diversifier les sources, de ne pas tomber dans l’automatisme pro-OTAN, pro-UE ou pro-gouvernemental. La méfiance vis-à-vis du discours unique est au cœur de leur démarche.

Faut-il pour autant avaler tout cru ce qui est publié sur Élucid ? Bien sûr que non. Mais le même principe vaut pour tous les médias. Le lecteur averti reste roi.

Une communauté d’abonnés fidèle, presque militante

Autre particularité : la relation directe avec les abonnés. Ici, pas de pub, pas d’actionnaires extérieurs. Cela permet une forme de liberté. Mais cela crée aussi un lien fort avec une audience convaincue.

Nombreux sont ceux qui se sentent représentés par Élucid. Qui voient dans ses pages ce qu’ils ne trouvent plus ailleurs : des analyses lentes, documentées, un refus du sensationnalisme.

C’est une forme de contre-média. Pas de plateau TV, pas de buzz. Juste du texte. Et une ligne claire : offrir au citoyen les clés pour penser par lui-même.

En comparaison : que fait Élucid différemment ?

Contrairement à Mediapart, Élucid se concentre peu sur l’investigation judiciaire. Contrairement à Reporterre ou Basta!, il s’ouvre plus largement à l’économie politique.

Ce qu’il partage avec eux ? Une même volonté de creuser, de croiser les sources, de prendre le temps.

Ce qu’il revendique davantage ? La rupture avec le journalisme mainstream, qu’il accuse d’être en connivence avec les centres de pouvoir.

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Autrement dit : Élucid n’est pas un média neutre. Mais il ne s’en cache pas. Et c’est peut-être ce qui le rend, aux yeux de ses lecteurs, si légitime.

Que penser, au fond ? Une invitation à la lecture critique

Il serait facile de cataloguer Élucid comme un média « de gauche radicale », « anti-système », voire « conspirationniste ». Mais ce serait rater l’essentiel.

Car ce que propose Élucid, c’est avant tout un regard différent, une lecture critique du monde. Et pour peu qu’on accepte d’être dérangé, cela peut nourrir une compréhension plus nuancée de la réalité.

Lire Élucid, ce n’est pas dire amen à tout. C’est accepter de prendre un chemin moins balisé. Parfois abrupt. Mais souvent stimulant.

Alors, si vous vous demandez encore quelle est l’orientation politique d’Élucid, la réponse est peut-être celle-ci : c’est celle d’un doute actif. D’une curiosité vigilante. Et d’une envie d’aller voir ailleurs ce qu’on ne vous dit pas toujours ici.

Et vous, quelle place laissez-vous au désaccord dans votre lecture du monde ?

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