Greta Thunberg pour convaincre et Valérie Masson-Delmotte pour présenter le rapport du GIEC

La jeune militante suédoise Greta Thunberg était invitée à l’Assemblée nationale ce mardi 23 juillet devant 170 députés, tous partis confondus, à quelques heures du vote sur l’accord du CETA. Elle était accompagnée de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, représentant les conclusions du travail des scientifiques dévoilé dans le 5ème rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en table ronde, avant le débat organisé à l’Assemblée nationale, et en présence de plusieurs jeunes Français du Mouvement pour le climat.

Enregistrement du discours de Greta Thunberg à l’Assemblée nationale.

Les députés déjantent

Dans la journée, quelques personnalités politiques, climato-sceptiques, ou suivant aveuglément la mondialisation sans frein de Macron, ont déchargé leur venin :

Le député LR, Julien Aubert, a qualifié la jeune Greta de «Prophétesse en culottes courtes» et de «Prix Nobel de la peur». Le député LR, Philippe Gosselin, déplore «son pessimisme et ses solutions binaires». Sébastien Chenu, député RN, dira : «On imagine bien qu’une enfant de 16 ans aurait quelques difficultés à répondre à des arguments de fond». Guillaume Larrivé, député LR, a lancé : «Nous n’avons pas besoin de gourous apocalyptiques». Pour l’eurodéputé RN, Jordan Bardella, il dénoncera : « La dictature de l’émotion et une nouvelle forme de totalitarisme » .

Quelle tristesse de s’en prendre à une jeune de 16 ans pour sponsoriser des échanges à tout va si éloignés de l’urgence climatique.

Le but du CETA est de générer beaucoup d’argent, quoi qu’il en coûte à la planète, à nos agriculteurs et à nos éleveurs.

Le vote du CETA

L’accord de libre-échange avec le Canada, accusé d’être «une catastrophe écologique» a été voté à 266 voix contre 213 avec une contestation record au sein de la majorité : neuf députés LREM ont voté contre et 52 se sont abstenus.

CETA, passage au Sénat

La date n’est pas encore fixée mais le projet de loi de ratification devrait être examiné au Sénat en octobre. Dans cette chambre où la République en marche est réduite à un petit groupe, le vote pourrait être disputé.

Même avec un revers au Sénat la décision serait symbolique, la décision reviendrait aux députés.

Et l’Europe ?

Ce 24 juillet, 13 États européens sur 28 ont ratifié le traité CETA. L’opposant attendu pourrait être l’Italie qui n’a pas caché ses craintes.

Le CETA : Un scandale climatique

La disparition de barrières douanières entre le Canada et l’Union Européenne soulève des craintes, notamment s’agissant des conséquences sur les produits issus de l’élevage. Une révélation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), la semaine dernière, a jeté le trouble. Le Canada autorise l’utilisation de certaines protéines animales bien précises (farines de sang et gélatine) dans l’alimentation des bovins. Si les autorités de l’autre côté de l’Atlantique assurent que ces substances sont sans danger, ces produits restent toutefois interdits en Europe depuis la crise de la vache folle.

Au Canada, on prévoit déjà d’accroître la surface des prairies et des champs de blé: «ce qui pourrait affecter la biodiversité». Même diagnostic porté pour l’Europe.

Sur les deux rives de l’Atlantique, il faudra s’attendre aussi à voir grimper les émissions de gaz à effet de serre. Plus de bovins et une utilisation croissance d’engrais azotés feront progresser les rejets canadiens et européens de méthane et de protoxyde d’azote, deux puissants gaz à effet de serre. Mais aussi de CO2: L’un des résultats de l’application du Ceta sera de voir augmenter les émissions imputables au transport transatlantique de produits agricoles, entre le Canada et l’Union européenne. Côté européen, c’est la multiplication attendue de fermes laitières qui devrait alourdir le bilan carbone.

Plus de commerce, c’est plus de transports. Maritimes, en l’occurrence. L’intensification des liaisons transatlantiques va nécessiter l’agrandissement des infrastructures portuaires et la multiplication des opérations de dragage des ports. Car, chaque fois que le tirant d’eau baisse de 1 centimètre, les bateaux transportent 6 conteneurs de moins. Plus de cargos et de porte-conteneurs en mer, c’est plus de camions et de trains (souvent diesel au Canada) à terre. Et plus de CO2 dans les airs. Estimation basse : plus de 12 millions de tonnes par an dès que le CETA entrera en application.

Août 2019 : Le rapport du GIEC divulgué

La grande conclusion médiatisée

L’agriculture est visé, responsable à 30 % du réchauffement climatique.
Il faut moins manger de viande.

Cette explication vous convient-elle lorsque le CETA est pratiquement ratifié par l’Union européenne et que le MERCOSUR suivra d’ici peu.

Documentation complète sur le CETA :

Proposition de Traité de libre échange entre le Canada et l’Union européenne (2016)

Synthèse du rapport du GIEC (juin 2019)

Rapport complet du GIEC (8 août 2019)

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Greta Thunberg invitée à l'Assemblée nationale le jour du vote du CETA
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Greta Thunberg invitée à l'Assemblée nationale le jour du vote du CETA
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La jeune militante suédoise Greta Thunberg était invitée à l’Assemblée nationale ce mardi 23 juillet devant 170 députés, tous partis confondus, à quelques heures du vote sur l’accord du CETA.
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Force Citoyenne

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